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MUTATION
2010
Musix Files Skyrock



Toxxic Toyz, c’est avant tout un groupe de copains. Basé sur Cannes, il fait doucettement parler de lui via quelques petits concerts sur les scènes locales qui deviennent au fur et à mesure plus nombreux. Leur album connait une petit notoriété parmi les initiés. Il s’agit de heavy metal technique à forte couleur progressive et mélodique portée par la voix rocailleuse et rageuse de Arvi Kaint.

Faisons un tour de disque pour chroniquer cet album qui mérite soit dit en passant un bravo, ne serait-ce que pour le travail effectué, la très bonne production et la très belle illustration de la pochette signée par Jean-Pascal Fournier.

L’album débute par une porte qui grince, puis un rire "sadico-mystique" avant que les harmonies de guitares prennent le relais dans un flot mélodique imparable. Il s’agit de Mystify qui injecte le venin qui coulera tout au long des soixante minutes du disque. Tout de suite, on peut sentir les diverses influences du groupe dont une est incontestable : Iron Maiden, mais c’est peut-être qu’une impression. Des harmonies qui se font nombreuses et inspirées, des solis shred au sweeping impeccable. Le tout bercée par une voix granuleuse et agressive tout en restant dans le propre de la mélodie.

S’ensuit l’intro classieuse du rapide et puissant Magic Kingdom au refrain bougrement accrocheur et encore là, des harmonies à pleurer (mais il faut dire que j’aime ça). La batterie est précise, chirurgicale et appliquée. La grosse caisse est d’ailleurs pas pesante contrairement à beaucoup de groupe qui en usent et en abusent.

S’ensuit le lourd Killing Dreams, avec harmonies artificielles de rigueur, véritable bombe heavy doublée de moments calmes d’arpèges délicats et un refrain simple mais couillu. La voix de Arvi devient plus tendre sans verser dans le facile sirupeux. Nos deux gratteux, Arvi Kaint (qui officie aussi à la six-cordes jaune) et Fred Burst s’en donnent à cœur joie.

Pretty Baby est nettement moins personnel à mon sens, très mélodique, légèrement tintée FM comme en atteste un beau refrain aux chœurs maitrisés et un clavier discret en arrière plan pour donner une dimension plus aérienne aux riffs. Les solos se font plaintifs et toujours ultra technique (je tuerais pour avoir ce jeu). Un morceau au potentiel commercial si on se transpose vers la fin des années 80).

Une voix narrative introduit l’injection suivante (So Sorry), une dose de heavy metal mid-tempo efficace. Peut-être moins évident que son prédécesseur mais au contrebalancement lourd qui pousse à remuer la tête ou à taper du pied pour les attaqués des cervicales. Spécial "holà" pour le double solo (des duellistes du manche) qui dépote et nettoie les cages à miel.

Intro batterie avec larsen fulgurant et riff simple à la Guns. Il s’agit de Love Sincere, dans un registre donc très tinté 80’s avec deux rythmiques qui se complètent bien. Huit minutes de folie où s’enchainent les violons d’Ingres que sont les harmonies pour ce groupe et les chorus qui assomment sans protection. La pause batterie/basse permet de se concentrer un peu sur la basse légèrement noyée dans le mix par moment, ce qui est dommage vu que Elrick Welsch gère terriblement bien au doigt.

Bruit de miroir cassé, comme en atteste le nom du morceau (Broken Mirror) qui n’est pas ma préférée mais est diablement agressive. Le passage calme est astucieux pour reprendre ses esprits.

In The Middle Of Nowhere, instrumental très court et en Mi et Fa introduit le monstrueux Leave Me Alone, suite austère et lourde de riff, d’un couplet/bridge/refrain tout à fait délicieux et légèrement lyrique (encore une de mes impressions). La voix de Arvi se fait légèrement prise d’un désespoir, confirmée par un texte clair et limpide contre qui. Seul l’auteur (Monsieur Kaint en l’occurrence) le sait.

Tombe la pluie sur le dernier titre (officiellement bien que les éditions de l’album contiennent tous un bonus track pas très utile puisqu’il s’agit de la version Edit de Pretty Baby). Evil’s Face est le morceau le plus sombre (à mon humble vision, influencée par ailleurs par le titre lui-même). Une batterie mitraillette et des passages à tiroirs imparables.

Point fort : un sens accusé de la mélodie qui tue et des solos abrasifs. Des harmonies qui font mouche. Un album très bien produit qui n’accuse aucune faiblesse quand à l’énergie.

Point faible : et c’est là que tout le monde s’accorde. Un album difficile à apprivoiser (j’ai mis un moment aussi) et très tinté eighties, ce qui a pour conséquence une indifférence relative des néophytes puants de la musique. Désolé pour "puants", c’est les nerfs.

Le saviez-vous ? Bruce Dickinson (chanteur de Iron Maiden pour les têtes maigres) a fait une chronique de Toxxic Toyz en diffusant Magic Kingdom, l’un des meilleurs morceaux de l’album. Vous pouvez écouter et lire pour plus de détail sur sa vision : http://www.toxxictoyz.com/t/tox_pre...

Magic Kingdom http://fr.youtube.com/watch?v=SJ-E4...


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