Nous vous aviOns déjà parlé de Toxxic Toyz avec son premier album, F.E.A.R. Mais en cette année 2010, avec Mutation, c’est un groupe transformé que nous retrouvons, que ce soit au niveau du personnel (symbolisé par l’arrivée du chanteur américain Dave McBee) ou bien dans sa musique qui a complètement évolué ! Celle-ci est devenue plus puissante, plus technique, plus tout (chronique prochainement) ! Fred et Arvi, les deux guitaristes du groupe, nous racontent cette évolution.
Premièrement, revenons sur F.E.A.R. avec le recul que pensez-vous de ce disque et comment a-t-il été accueilli ?
Fred : Je dirais que le potentiel est là mais avec nos faibles moyens la promo n’a pas vraiment porté ses fruits. Ceci dit l’accueil en live a été plutôt bon, ça nous a permis de faire connaître le groupe.
Arvi : Cet album a été une sorte de carte de visite de luxe, pour faire savoir qu’on avait le savoir faire !
Parlons maintenant en détails des changements de line-up. Arvi ne s’occupe plus que de la guitare désormais. C’était son choix ?
Fred : Ca a été un choix collégial puisque nous avions une « annonce » sur MySpace qui disait que nous recherchions un frontman, elle est restée... Six ans il me semble.
Arvi : Au tout début de Toxxic Toyz, il y avait un chanteur du nom de Ian. A son départ, j’ai proposé de reprendre le chant en intérim sans savoir si j’en étais vraiment capable, et sans me douter que ça durerait si longtemps ! Au fil du temps, ma voix semblant bien passer et m’installant dans ce rôle de chanteur, nous avions convenu que je ne céderais ma place qu’à quelqu’un capable de faire vraiment mieux et d’apporter quelque chose scéniquement aussi.
Dave votre nouveau chanteur est Américain. Comment avez-vous fait sa connaissance ?
Fred : En fait, c’est lui qui nous a contacté via notre MySpace, en nous envoyant un message disant qu’il était intéressé par notre groupe. Je suis allé sur sa page et quand j’ai entendu ce qu’il faisait j’ai dit à Arvi d’y aller et de me dire ce qu’il en pensait, il a alors craqué je crois !
Il vit toujours aux Etats-Unis. Cela ne complique-t-il pas les choses ?
Fred :En ce moment oui, car il y est retourné depuis fin août. Mais il est prévu qu’il revienne à la fin de l’année et qu’il s’installe ici, donc les choses devraient aller beaucoup mieux.
Arvi : Au pire nous ne serions pas le premier groupe à avoir des membres à l’étranger et nous pourrions s’organiser comme suit : six mois de live, et six mois de travail à la maison pendant lesquels nous pouvons communiquer via internet.
Dernière question sur le line-up. Elrick n’est plus dans le groupe et a été remplacé par Tomy. Expliquez-nous comment tout cela s’est passé.
Fred : Elrick a choisi de partir car il ne pouvait plus continuer physiquement parlant. Il a préféré arrêter de lui même car il voyait qu’il était au bout, trop de problèmes perso le minaient à cette époque. Il ne pouvait plus se donner à fond pour le groupe. Nous sommes cependant toujours en très bons termes et toujours en contact.
Le son de cet album est bien meilleur que celui de F.E.A.R., apparemment vous avez travaillé avec de nouvelles personnes ?
Fred :Effectivement, Arvi s’est amélioré techniquement et parallèlement à cela il a rencontré Willdric qui est un ancien de Fairyland. Il a son studio pas très loin de chez nous et il est très compétent et super cool.
Arvi : Oui, ce fut vraiment une très bonne rencontre sur tous les plans, et nous espèrons bien pouvoir collaborer de nouveau, en studio ou en live.
Comment s’est faite la signature avec Nightmare Records ? J’imagine que vous êtes contents d’avoir enfin trouvé un label.
Fred : Nightmare, c’est un peu grâce à Dave aussi, il avait déjà été en relation avec eux avec son groupe précédent.
Arvi : ce n’est pas facile pour une première fois d’être signé à l’étranger, et donc de ne pouvoir ni rencontrer Lance King (patron de Nightmare Records) ni dialoguer dans notre propre langue, mais il semble évident que notre musique est taillée pour le marché US, ce qui nous a surpris dans la mesure où tout avait été composé avant l’arrivée de Dave, y compris les lignes de chant.
L’album est disponible sur Amazon dans de nombreux pays sauf en France (un comble). Cela ne doit pas vous arranger...
Fred : Finement observé ! En fait notre label est censé régler ce petit désagrément.
Venons en maintenant à Mutation. Votre musique a considérablement évolué sur cet album. Elle est plus technique, plus rapide, plus heavy. Les titres sont plus longs... Avez-vous changé votre manière de composer ?
Fred : Disons que ça s’est fait de manière plus naturelle entre Arvi et moi. Nous avons travaillé ensemble alors que pour F.E.A.R. nous avions plus ou moins des titres finis chacun de notre côté.
Arvi : Et la ligne directrice est plus claire aussi : Heavy/Power/Prog !
Avez-vous déjà testé ces nouveaux morceaux en live ?
Fred : Bien sûr, nous en avons joué quelques uns en live dont « In the Garden », l’accueil a été plutôt bon, enfin je crois.
Arvi : A part « Chaos », « Time for Action » et « The Plague », tous les titres ont été joués live. Le public semble particulièrement réceptif à « Innocent Blood » et le triptyque « The Garden of Always ».
Une question plutôt facile... Est-ce que le titre de cet album, Mutation, reflète les changements et l’évolution qui ont été opérés dans votre musique ?
Fred : Bien que les textes traitent d’autre chose on pourrait être tenté de penser à ça et c’est vrai qu’on note une évolution dans notre musique. A chacun de se faire son opinion.
Arvi : Je dirais oui ! Tout est « neuf » : le line-up, le son, la voix, le style est plus affirmé...
« The Garden Of Always » est découpée en plusieurs parties (et contient notamment l’éponyme « Mutation »). Quel est le concept derrière ces morceaux ?
Arvi :En fait, à mon avis, ces trois titres qu’on envisage comme une fresque, résument l’ensemble de l’album, mais bizarrement, ils on été composés en premier. Ils étaient prêts au moment où nous sortions F.E.A.R, et ils parlent de ce qui me tient à cœur tout au long de l’album : la race humaine arrive à un tournant de son histoire. Y survivra-t-elle ?
Votre musique était déjà assez engagée sur le premier album mais elle l’est encore plus sur Mutation. Qu’est-ce que vous dénoncez en particulier ?
Arvi :Le mot « dénoncer » me semble un peu fort ! Je ne voudrais pas être vu comme un donneur de leçons, et après tout, ce n’est que du Rock’n’Roll ! Mais dans ma vie comme dans mes textes, j’essaye d’amener les gens à réfléchir aux choix qu’ils font et surtout à ceux qui leur semblent inévitables : l’esprit de compétition, la possession matérielle, le blindage de l’âme, l’individualisme...
Quelques passages narrés sont présents à la fin des morceaux et font preuve (selon nous) d’un peu de second degré. Quel est leur rôle ?
Fred : Ce sont des « jokes » que nous avons eu envie d’insérer pour donner un coté moins solennel , plus fun à cet album.
Arvi : Il s’agit de trucs que Dave a enregistré au cours des sessions studio, dans des moments de « craquage », et il nous a semblé chouette d’en faire profiter les auditeurs... Et puis ça nous rappelle ces heures passées à tirer le meilleur de notre nouvelle recrue ! (sourire)
Parlez nous de cette « Hidden Outro »...
Fred : Ca c’est du Dave tout craché !! (rires)
Une question bête pour finir (car les journalistes le sont toujours un peu). Est-ce qu’on vous a déjà dit que Dave ressemblait à Chuck Billy de Testament ?
Fred : Non pas à ma connaissance.
Arvi : Si il me semble que Dave en a parlé...
Merci pour cette interview, les derniers mots sont pour vous ! Fred : La bise à tous vos lecteurs, et venez nous voir en concert, nous serons heureux de trinquer et discuter avec vous !
Arvi : Et si l’album vous plaît, achetez-le, sinon nous n’aurons jamais les moyens d’en faire un troisième !